lundi 30 mars 2009

Communiqué du Président de l'Université Lumière Lyon 2: l'appel a la fin du blocage des campus

Cher(e)s collègues, cher(e)s étudiant(e)s,

Depuis maintenant sept semaines, notre université participe activement au mouvement qui s’est organisé contre les réformes gouvernementales touchant l’université et la recherche. Dans ce cadre, la présidence avait dès le mois de décembre rassemblé le Congrès qui avait pris des positions très claires de refus des réformes telles qu’elles étaient proposées, puis avait accompagné le mouvement dans sa forme initiale – en rejoignant par exemple l'appel de la Sorbonne – le président ayant lui-même participé à la manifestation du 26 février aux côtés des enseignants-chercheurs.

La crise est pourtant loin d’être derrière nous. Si des modifications ont été apportées au projet de décret sur les enseignants-chercheurs et si de timides avancées, au demeurant ambigües sur le fond, ont été enregistrées sur la mastérisation des concours ou la revalorisation des débuts de carrière, le fondement de ces réformes subsiste et la nature même de certaines concessions accordées par les ministère laisse planer trop d’incertitudes.

L’avenir de l’Université à laquelle nous sommes attachés, la place des disciplines qui sont celles de notre établissement, la formation des futurs enseignants restent incontestablement menacés. Il paraît dans ces conditions bien difficile de renoncer à faire entendre les préoccupations de notre communauté.

Au sein de l’université de Lyon 2 le mouvement a pris une nouvelle tournure avec le blocage d’abord du campus des Berges du Rhône puis de celui de Porte des Alpes qui s’est radicalisé au cours de la semaine passée avec des gestes et des propos que nous ne pouvons ni accepter ni cautionner : menaces et insultes contre certains enseignants, étudiants et personnels administratifs ou intervenants extérieurs, utilisation de barrières, théoriquement destinées à protéger les passants d’éventuelles chute de pierres le long de la MOM, et de palettes enflammées pour bloquer la circulation sur la rue de l’université, rétention de cartes d’étudiants sous prétexte de filtrage des entrées…

Nul ne peut accepter ces actions qui sont contraires aux principes mêmes de l’université et parfaitement incompatibles avec les objectifs que s’assignent ceux qui aujourd’hui se mobilisent pour préserver un enseignement supérieur indépendant et de qualité.

La mobilisation légitime contre les réformes que l’on veut nous imposer doit sans doute se poursuivre et il appartiendra à la communauté de se prononcer dans les meilleurs délais à ce sujet. Mais elle ne saurait continuer à s’exprimer dans des formes si contraires aux fins qu’elle se donne et si périlleuses pour notre institution, hélas fragile en cette période de préparation du contrat quadriennal et d’arbitrages sur le plan campus. Il revient à toutes et à tous d’inventer dès maintenant des modalités de mobilisation et de manifestation qui soient compatibles avec nos engagements envers les étudiants et envers nos partenaires scientifiques : le blocage doit cesser, et avec lui les provocations qui n’ont pour ambition que de faire intervenir les forces de l’ordre. Mais il revient aussi à tous et à toutes d’arrêter au plus vite des modalités de validation, justes et claires, qui ne pénalisent personne, et donc de reprendre des cours, sous une forme ou sous une autre, pas forcément canonique. Nous devons à nos étudiants des diplômes solides que personne ne pourra congédier et nous devons leur indiquer au plus vite comment ils seront délivrés.

Après consultation des organisations syndicales des étudiants et des personnels, et discussion avec les doyens et directeurs, la présidence propose les pistes suivantes : levée du blocage sur les deux campus et parallèlement banalisation – c’est-à-dire suspension des cours - des mardis matins et des jeudis après-midi pour permettre aux assemblées et aux manifestations de se poursuivre, organisation de cours et de conférences hors les murs avec le soutien institutionnel de l’Université, assises de l’enseignement supérieur et de la recherche avec des représentants de Sauvons l'Université et Sauvons la Recherche, mise en place rapide de cours, séminaires, ateliers tutorés pour accompagner les étudiants dans la préparation des diplômes et préparation de cours ou de documents en ligne afin de donner une base claire et solide aux examens. La mobilisation peut trouver un second souffle dans ces actions sans obérer les résultats de l’année.

Pour élaborer ensemble les modalités d’organisation des prochaines semaines, qui seront décisives, l'équipe présidentielle invite donc les membres des trois conseils à se réunir ce jeudi en Congrès extraordinaire pour décider ensemble des mesures qu’il nous faut adopter sans tarder.



Olivier Christin, président de l'Université Lumière Lyon 2

André Tiran, 1er vice président, en charge du budget et du patrimoine.

Nathalie Fournier, vice-présidente chargée de la recherche

Jacques Bonniel, vice-président chargé des formations

Marie Anaut, vice-présidente chargée des campus et de la vie étudiante

Jacques Gerstenkorn, vice-président chargé de la culture

Michel Guillot, vice-président chargé des ressources humaines

Christian Montès, vice-président chargé des relations internationales

Carole Rozzonelli, vice-présidente chargée de la communication

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