mardi 28 avril 2009

Lyon 2 : message de la presidence du 28 avril , journée de fermeture administrative

Cher(e)s collègues, cher(e)s étudiant(e)s,

L’équipe présidentielle souhaite rappeler solennellement ses positions contre la politique menée par le ministère en matière d’enseignement supérieur et de recherche :

- refus de la révision du décret de 84 et refus du décret sur le contrat doctoral unique, dès le congrès du mois de décembre

- refus de la remontée des maquettes de masterisation des concours d’enseignement, fin janvier.

Elle tient absolument à dissocier la résistance à ces réformes imposées par le gouvernement des modes d’actions violentes qui ne font que discréditer la mobilisation actuelle.

Elle rappelle son attachement aux valeurs fondamentales de l’université, au premier rang desquelles la liberté d’enseigner et de circuler sans entraves, de même que la liberté de pouvoir exprimer son opinion de manière démocratique.

Ces libertés ont été gravement bafouées ces derniers jours.

L’équipe présidentielle appelle à un rassemblement des acteurs de l’Université autour des enjeux véritables des réformes et du mouvement de mobilisation qu’elles suscitent. Cette mobilisation ne doit pas nous conduire à renoncer à ce que nous sommes, à nos missions et à nos atouts : notre capacité à organiser nous-mêmes l’université sur un schéma qui nous convient, et à proposer sur le monde un autre discours que celui de l’utilitarisme, c’est à dire celui des sciences sociales.

Nous lançons donc un appel solennel à une présence massive sur les deux campus, à partir de demain matin mercredi 29 avril, des étudiants et des personnels, qui seront par ailleurs convoqués de façon précise par les responsables des composantes. La levée du blocage, porteur de divisions et de tensions, doit permettre de réunir la communauté universitaire sur des objectifs discutés et partagés et de renouer ainsi un dialogue constructif.

Les campus ouvriront à 10h.

L'équipe présidentielle

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Cher(e)s collègues, cher(e)s étudiant(e)s,

La consultation organisée hier au sujet de la levée du blocage a donné lieu, à 15h15, à des violences et des débordements inacceptables dans le bureau de vote du campus Berges du Rhône. La présidence souhaite faire part à la communauté universitaire d'un état précis et circonstancié de ces événements, afin de lever les ambiguïtés et les rumeurs qui gagnent aujourd'hui notre établissement.

Le scrutin s'est tenu sans incidents majeurs jusqu'à 15h15. Les étudiants favorables au blocage et hostiles à la consultation ont pu librement distribuer des tracts appelant au boycott du scrutin.

Vers 15h15, deux étudiants, qui étaient très engagés contre cette consultation, ont demandé à accéder au bureau de vote. Après avoir présenté leur carte CUMUL aux deux membres de l'université qui contrôlaient l’accès au bureau, ils ont pénétré dans la salle et ont refusé d'aller plus loin que la table sur laquelle étaient installés les enveloppes et les bulletins. Un incident a alors éclaté lorsque l’un des deux étudiants a déchiré l’enveloppe de vote. Une vingtaine de bloqueurs, à l’extérieur, ont chargé les deux membres du personnel responsables du contrôle des cartes pour s'introduire dans le bureau de vote.

Cette situation flagrante de mise en danger des personnes et des biens, notamment des urnes et des listes d'émargement, a conduit les personnels de sécurité à tenter de fermer la porte du bureau de vote. Face au nombre et à la détermination des agresseurs qui jetaient des projectiles dans la salle, ils n’ont pu contenir l’intrusion et ont été amenés à utiliser, en situation de légitime défense et à deux reprises, des gaz lacrymogènes. Ceux-ci ont été projetés pendant quelques secondes, à distance et au-dessus des têtes des agresseurs. Une poubelle, remplie notamment de morceaux de verre, a été violemment jetée par les casseurs au visage de certaines personnes présentes et un étudiant a été blessé au front.

Les personnes présentes dans l'enceinte du bureau de vote ont alors constaté par l'entrebâillement de la porte des individus cagoulés utilisant contre les agents de sécurité des chaises et des barrières qui avaient été placées devant le bureau de vote. Ces personnes, proférant des menaces de mort contre ceux qui étaient réfugiés dans le bureau de vote, ont utilisé les barrières comme béliers puis ont jeté dans la salle des fumigènes et des pétards de tailles différentes, dont certains auraient pu blesser grièvement des étudiants, des membres du personnel et des enseignants. D'après nos informations, ces pétards de plus de 5 cms de diamètre auraient pu engendrer des dégâts irréversibles sur le plan auditif ou ophtalmologique.

Ces individus violents ont ensuite utilisé contre les personnes présentes dans le bureau un extincteur, ce qui a eu pour effet de mouiller le sol et d’empêcher les personnels de sécurité de fermer la porte. Ces derniers décidèrent alors d'utiliser les tables, les chaises et les isoloirs comme barrage pour empêcher les agresseurs de pénétrer dans la salle et protéger ceux qui se trouvaient à l'intérieur.

Une fois la porte de sortie située à l’arrière de la salle sécurisée et afin d'éviter une autre agression par cet accès, cette porte a été ouverte et les personnes présentes dans la salle ont été évacuées, notamment deux personnes victimes d’un malaise.

Devant la violence et la durée de l’agression, qui mettait les usagers en danger, le premier vice-président et le secrétaire général de l'université, présents dans le bureau de vote, après un étudiant, ont appelé la police. Au bruit des sirènes des véhicules de police, les casseurs cagoulés ont pris la fuite.

Le président de l'université, constamment informé de la situation, a décidé de ne pas faire intervenir les forces de l'ordre dans l'enceinte de l'établissement, parce que l’agression avait cessé dans le bureau de vote et que les agresseurs avaient quitté les lieux. Des usagers et des personnels de la société de sécurité sont alors allés, à titre privé, à la rencontre des forces de l'ordre.

L'ensemble des dégradations commises a été constaté par un huissier de justice.

Les urnes et les listes d’émargement ayant été mises à l’abri et le scrutin s’étant valablement tenu de 9h à 15h15, le dépouillement s’est effectué normalement sous contrôle d’un huissier de justice et en présence de quatre étudiants témoins.

Les opérations de vote à Bron se sont poursuivies normalement jusqu’à la fermeture du bureau de vote à 18 heures et le dépouillement a eu lieu dans les mêmes conditions que pour les Berges du Rhône.

La présidence remercie vivement tous les personnels qui se sont mobilisés pour ce vote ; elle remercie notamment pour leur sang-froid les personnes présentes au moment des incidents dans le bureau de vote.

L'équipe présidentielle


La presse a largement évoqué ces événements et vous trouverez ci-après les liens renvoyant aux différents articles et reportages faits à cette occasion :

-http://www.leprogres.fr/fr/region/le-rhone/rhone/article/994971,184/Universite-Lyon-2-vote-sabote-affrontements-et-interpellations.html

- http://jt.france3.fr/regions/popup.php?id=l69a_locale

- http://www.20minutes.fr/article/322443/Lyon-Etudiants-et-profs-de-Lyon-II-appeles-a-voter-sur-le-blocage.php

- http://www.metrofrance.com/info-locale/lyon-ii-opte-pour-la-levee-du-blocage/midB!NmiFbsGO9M5dg/

2 commentaires:

  1. La Fédération Syndicale Étudiante prend acte de la réouverture de l'université suite aux événements de lundi et appelle donc à tenir les piquets de grève et à participer aux assemblées générales de mercredi midi à Bron et de jeudi à 11 heures sur les quais.

    Cependant, elle dénonce l'attitude de provocateurs et d'aventuriers de certains membres de la présidence. Attitude délibéremment responsable des incidents de lundi.
    En organisant un vote sans débat, passant au dessus de la tête des assemblées générales, sur des questions biaisés, et entouré par des vigiles privés, la présidence savait quels risques elle prenait, et elle les a pris dans le but conscient de liquider la mobilisation étudiante et la grève universitaire.

    La présidence a commis des mensonges en promettant que ce vote ne serait pas entouré par une cohorte de vigiles armés de bombes lacrymogènes, promesses réitérées vendredi lors de l'occupation de la salle du conseil.

    Par ailleurs, la FSE s'interroge sur l'origine du financement de ces vigiles, leurs élus n'ayant aucunement pu voir, dans les conseils centraux, un vote du budget sur des moyens financier offrant à l'université Lyon II la possibilité de louer une armée privée.

    Par ailleurs, le mail de la présidence sur la réouverture est une négation complète de la liste de revendications développées par les assemblées générales des étudiants, des personnels, des revendications de la CNU et de la CNE. Il remet en cause la légitimité de la lutte menée par ceux-ci, et se cantonne, dans leur protestation, à des messages envoyés au ministère, à quelques phrases ou déclarations lancées au vent par des orateurs. Ce n'est pas la vision qu'a la FSE de la lutte, la lutte qu'elle mène tous les jours pour parvenir a faire reculer le gouvernement.

    Cette réouverture sans appel a reprendre les cours est un blanc-seing offert aux UFR pour qu'elles prennent la responsabilité ou non de rouvrir les cours, quitte à faire une provocation de plus contraires aux décisions de l'AG, dont le dernier vote sur la question du blocage, Mercredi dernier, à fait l'objet d'un vote avec émargement et carte étudiante. Nous dénonçons cette attitude, qui tente encore une fois de dédouaner la présidence de ses responsabilité, et qui laisse les discriminations entre UFR, en particulier celles sous le contrôles des réactionnaires, s'opérer de nouveau. La présidence sera seule coupable des possibles violences qui pourraient avoir lieu demain au sein de l'université.

    Elle dénonce également les plaintes posées par l'université dans le seul but de décapiter le mouvement et l'organisation. La répression féroce de lundi est un exemple éloquant d'une volonté de nuire à la lutte, puisque deux militants de la FSE ont été arrêtés.


    La FSE appelle donc à maintenir les décisions votées par le SEUL organe démocratique et légitime de la mobilisation, et à maintenir le blocage de l'université, ainsi que les revendications sur les diplômes, cela dans le but de poursuivre la lutte nescessaire et stratégique contre la LRU.

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  2. Aujourd'hui lundi 27 avril 2009, la présidence de l'université Lyon 2 a organisé un vote concernant le blocage. Pour en assurer la sécurité, elle a décidé d'avoir recours à des vigiles privés plutôt qu'à des personnels de l'université.
    Nous considérons que ce vote, qui a eu lieu sans débats préalables, sans concertations avec les syndicats et les étudiants, est illégitime et passe par-dessus la démocratie des assemblées générales.
    L'appel au boycott de ce vote contresigné par les syndicats Unef et Fse et par le collectif du personnel et des enseignants Pau a été censuré. Alors que les assemblées générales de Bron, des Quais et des doctorants se sont prononcées pour le boycott. Dans ce contexte, les grévistes qui se battent depuis deux mois pour la sauvegarde de l'enseignement supérieur ont voulu manifester devant les bureaux de vote afin de protester.
    C'est à ce moment-là que les vigiles privés ont utilisé la violence contre les étudiants en les gazant. Les forces de police sont intervenues et ont poursuivi les grévistes dans une véritable embuscade aux alentours de Jean Macé afin d'arrêter de manière ciblée quatre étudiants connus de la mobilisation. Deux des étudiants sont des syndicalistes. C'est une arrestation politique puisque les personnes arrêtées n'étaient pas présentes lors des échauffourées. Nous condamnons le choix de la présidence de Lyon 2 de recourir à des vigiles dans l'université, ainsi que les violences auxquelles ils se sont livrés, en perdant leur sang-froid. Plusieurs étudiants ont été frappés. Nous condamnons la violence policière et les arrestations préméditées de grévistes connus afin de casser le mouvement de grève. Nous ne cèderons pas face à la répression. La mobilisation continue et nous appelons à la manifestation du mardi 28 avril et du vendredi 1er mai.

    Libérez nos camarades.

    UNEF,FSE,UPC,fédération PCF rhône,UEC,JC,JCML,étudiants mobilisés, Sud
    etudiant

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