lundi 4 mai 2009

Lyon 2 : Message de l'equipe presidentielle

QUE VOULONS-NOUS ?

Depuis plusieurs mois maintenant, l'Université de Lyon 2 est mobilisée contre les réformes des concours, du statut des enseignants chercheurs, du contrat doctoral, et au-delà contre toute une vision de l'avenir de l'Université dans laquelle une importante majorité d'entre nous ne se reconnaît pas, comme l'avait déjà montré le vote unanime de notre congrès le 17 décembre 2008. Mais après ces mois de débats, de grèves et d'AG, après des semaines de blocage aussi, et après les violences très graves qui ont été commises dans notre établissement lundi 27 avril, il nous faut absolument faire le point pour conjurer les périls qui s'accumulent devant nous.

Que voulons-nous ?

Une université ouverte et démocratique, qui remplisse pleinement son rôle de formation de qualité, de brassage et de promotion sociale contre tous les replis sectaires et toutes les résignations au destin sociologique, que les filières élitistes, les écoles privées, les parcours reposant sur la sélection par l'argent tout autant que par le talent ne sont pas en mesure de remplir et qui repose donc sur nos épaules.

Une université qui assure la qualité de ses formations par leur renouvellement constant en lien avec la recherche, qui garantit la qualité de ses diplômes par le sérieux des examens, qui répond aux attentes, si complexes et si stimulantes, des nouveaux publics universitaires, qui sait aussi et peut-être surtout défendre contre le discours dominant du management, qui envahit tout, une pensée critique et libre, celle des sciences sociales et des humanités.

Une université construite sur un modèle démocratique, qui assure à chacun la liberté d'expression et de mouvement, de grève et de déplacement, sans laquelle le monde académique n'est rien.

Ces bonnes intentions, nous les partageons tous, comme les derniers mois en ont fait la preuve, mais nous savons aussi que l'enfer en est pavé.

Car nous devons bien constater que l'absence prolongée de cours, répétée sur les trois dernières années, et surtout le blocage, imposé au rebours de ce dont le mouvement avait besoin et conduisant à une démobilisation, visible dans l'absentéisme des élus enseignants au congrès du 2 avril mais aussi dans la désertification de nos campus, touche de plein fouet nos étudiants les plus fragiles, ceux de première année, les boursiers, les étrangers, ceux qui n'ont ni les ressources ni les relations pour partir ailleurs et chercher leur avenir dans d'autres universités ou dans des écoles. Nous devons prendre la mesure de leur inquiétude et de leur désarroi devant notre difficulté à remplir, pour les meilleures raisons du monde, nos obligations à leur égard. Il nous faut ici trouver des solutions.

Nous devons aussi bien sentir que les menaces qui pèsent sur la préparation du quadriennal formation et recherche risquent fort de produire ce que nous redoutons, un reflux de la place des sciences sociales et des humanités dans le PRES, dans la ville, et au-delà, au plan national, dans le monde social qui nous entoure où la voix de notre Université doit pouvoir continuer à être entendue. Nous devons de même bien être conscient qu'un mauvais quadriennal, ajouté à une baisse, désormais certaine, de nos effectifs, nous laisserait exsangues, sans ressources suffisantes pour montrer qu'une grande Université peut fonctionner avec des crédits publics. Là encore, nous devons nous ressaisir pour travailler ensemble rapidement.

Nous devons enfin voir que les violences des dernières semaines, l'irruption d'une vingtaine d'étudiants dans le Congrès du 2 avril, l'empêchement des Cevu et CA du 24 avril, l'attaque contre les bureaux de vote n'ont d'autre fin que de disqualifier les instances légitimes de notre établissement, qui en font justement une institution démocratique, un bien commun. Derrière la mythologie des AG c'est hélas la confiscation de l'Université qui se joue et dont nous sentons tous les dangers. Aujourd'hui, un petit groupe, dont il importe peu au fond de savoir s'il est uni ou non, sincère ou non, manipulé ou non, a choisi d'aller plus loin encore et de donner un visage concret à ces dangers : menaces de mort contre plusieurs membres de l'équipe présidentielle, diffusion de fausses nouvelles par usurpation d'identité afin d'inviter ceux qui croiraient ces messages ineptes au harcèlement téléphonique, délation en AG de collègues non-grévistes dont on demande qu'ils soient sanctionnés, menaces sur les examens de tous les étudiants pour servir les intérêts de quelques-uns qui veulent s'exonérer de leur responsabilité et participer au discrédit de l'Université... Nous ne pouvons accepter cette dérive. Il importe maintenant de manifester collectivement notre attachement à une gouvernance démocratique et de refuser ensemble une politique de la terreur, de la désinformation et du renoncement dont nous sommes les seules victimes.

La présidence appelle donc solennellement chacun à revenir sur les campus pour que la fin du blocage, qu'une large majorité demande, devienne une réalité, pour proposer à nos étudiants des compléments pédagogiques précis et des examens crédibles, justes, conformes à la réalité de cette année exceptionnelle, comme les composantes ont commencé à y travailler, et surtout pour décider ensemble de l'avenir de Lyon 2, si nous souhaitons qu'il y en ait un dans lequel nous aurons encore envie de nous reconnaître.

Au-delà de ces choix immédiats, sur lesquels nous devons nous prononcer rapidement, la présidence confirme qu'elle tiendra ses engagements à l'égard des enseignants chercheurs, des vacataires, des doctorants dont elle partage les préoccupations ; elle confirme également qu'elle organisera, comme elle l'avait annoncé, des États-Généraux de l'Université afin d'associer universitaires, syndicats, partis politiques à une réflexion commune sur l'avenir de l'université publique en France et plus précisément en Rhône-Alpes et de devenir une force de proposition. Ces États-Généraux se tiendront dès que possible et nous souhaitons qu'ils drainent un public aussi nombreux et aussi enthousiaste que la nuit blanche.

Olivier Christin, André Tiran, Nathalie Fournier, Jacques Bonniel,
Michel Guillot, Christian Montès, Marie Anaut, Jacques Gerstenkorn

12 commentaires:

  1. Des examens justes?? Il me fait bien rire. En L3, je me suis rendu à la réunion. Résultat, aucun aménagement des examens, faut se débrouiller avec les cours que les profs ont mis en ligne (la semaine dernière). Donc 3 semaines pour apprendre, comprendre et réviser....

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  2. Tu ne dis pas dans quelle filière tu es... Ca pourrait en intéresser d'autres...

    Moi en sciences de l'éducation, les cours ont été assurés, mais à cause d'un enseignant gréviste, on ne sait pas ce qu'il en sera.

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  3. étudiante de bron5 mai 2009 à 14:09

    Moi je suis en L3 de psycho et j'ai eu certain enseignement en totalité et d'autre juste la bibliographie, ou alors il me manque quelque cours mais j'ai le diaporama. Donc c'est clair que faire passer sur l'ensemble du programme ce n'est pas équitable, les cours ne sont pas en ligne depuis assez longtemps pour pouvoir avoir été travaillés correctement avant les partiels. Et dire qu'en début de grève il disait que les élèves ne seraient pas pénalisés par la grève. Je crois que la solution prise pour passer les examens est une réponse radicale pour faire cesser le blocage. Je veux des examens équitable basé sur les cours assurés pas les enseignants.
    J'ai payé une années de fac pour avoir des enseignements en amphi et non des polycopies ou des bibliographies.

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  4. Je suis aussi en psycho. Le seul cours que j'ai eut presque en totalité sont les stats mais j'ai passé mes cours à une fille avant le blocage et aucune nouvelle d'elle....."Je crois que la solution prise pour passer les examens est une réponse radicale pour faire cesser le blocage". Oui mais totalement injuste. Lors de la réunion, j'ai entendus des étudiantes dire que ça se finirait au tribunal...Ca promet

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  5. des profs qui poussent en avant les etudiants.des profs qui ne se declarent pas grevistes ,ainsi ils percoivent quand meme leur salaire.C' est un peu facile.En tout cas on est en train de monter un dossier de plainte au tribunal administratif.Toute validation qui serait faite en ne respectant pas l égalité devant les examens sera annulée.Les "cours "faits "a la va vite "par les uns et pas par les autres ne respectent pas ce principe d'égalité.Cette greve est totalement mal menée par des irresponsables qui manifestement ne sont pas habitués à mener des luttes sociales :ces universitaires bidons.preparez vous a dénoncer cela au tribunal et tirons nous de cette université qui ne mene a rien.

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  6. En plus en psycho on a pas de bol on a été une filière plus bloquée que les autres.

    Toutes les infos qui vont ont été données ne sont qu'hypothétiques elle seront validée le 15 mai donc attention.

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  7. J'aime bien cette histoire d'inviter les étudiants à venir eux-mêmes dégager leur fac. Dans ce cas ça ne sert à rien d'avoir un président d'université....

    D'ailleurs je trouve qu'il y a une sacré différence entre ses beaux discours de début d'année sur la fermeté et contre les blocage et son attitude de ces dernières semaines....

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  8. Concernant le dossier de dépot de plainte, le motif sera recevable car il n'y a eut aucune égalité dans la dispense de cours et les examens seront les mêmes pour tous. Quelle sera l'issue? Ca m'inquiète un peu tout ça....

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  9. il faut absolument que dans chaque filiere les etudiants notent precisement ce qui a ete traité en cours .Et ce module par module.Je dis bien en cours c est a dire avec presence de l enseignant et non du virtuel.Ainsi toute question ou travail demandé qui n aura pas ete traité declenchera l annulation au tribunal administratif.Il est clair que ces profs se servent des etudiants pour leurs petites revendications.Ca n est pas une vraie greve.En tout cas ils sont incapables de la mener.Aucune manifestation d ampleur nationale,aucun combat organisé et groupé qui pourrait gener le gouvernement.C est un mouvement d incapables.Comparez avec ce qui se passe dans les entreprises les prisons etc....en attendant sachons qu ils ne feront de cadeau a personne et qu ils veulent partir en vacance debut juillet.En effet ca n est pas une rumeur depuis le debut ils sont quand meme payés.C EST SCANDALEUX;Le truc consiste a ne pas se declarer en greve a l administration et le tour est joué.mais comme il faudra bien arreter pour partire en vacances ils vont organiser des partiels avec tout et son contraire et c est la qu il faudra etre diligent.Notons bien ce qui a ete traité module par module ,regroupons tout ca et regroupons nous.On peut se servir de facebook.Il suffit qu il y ait une plainte soutenue par plusieurs etudiants dans chaque filiere pour aller au tribunal.La ils devront s expliquer.Je ne juge pas le bien fondé des revendications je suis plutot contre la loi pecresse mais ce milieu de pretendus chercheurs s avere incapable de mener les choses de maniere coherente.C est n importe quoi.Ils ne sont pas habitués au combat syndical et ils se fichent de nous.Preparons un dossier pour le tribunal administratif.Quand nous allons nous revoir a Bron creons immediatement un comité.

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  10. Ne jouez pas à ça, on vous dira que ça fait partie du boulot d'un étudiant de traiter les documents qui lui sont fournis via le bureau virtuel. Dans nos examens on nous a bien dit que ça porterait sur les doc du bv. Ne jouez pas avec le feu.

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  11. A savoir que paris 4 a promis d'organiser les exams avant juillet et que si ce n'était pas possible, il y aura neutralisation du deuxième semestre, donc la licence sur cinq au lieu de six semestre. Je pensais que c'était illégale????

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  12. ça l'est mais c'est quand même déjà arrivé, à Lyon II notamment il y a 7 ans.

    Par contre faut pas se faire d'illusion, avec ça c'est même pas la peine d'aller en master, parce que la sélection de master II ne vous prendra pas c'est rédhibitoire.

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