mercredi 29 avril 2009

Revue de presse européenne


Processus de Bologne : les universités françaises en colère

Sarkozy, le ver dans la pomme du CNRS, le Centre national de la recherche scientifique ? (Illustration : Philippe Struck)

Fin 2008, les universités italiennes, espagnoles et grecques ont manifesté leur mécontentement. En 2009, c’est au tour de la France de dénoncer les conséquences du processus de Bologne qui recommande une « gouvernance » plus hiérarchique des universités. Une professeur explique les raisons de la mobilisation. Débat.ici



Touchez pas à l’université grecque !

La contestation estudiantine n'est pas finie (Giovanni Angioni)

Le gouvernement grec a entériné une série de réformes visant à moderniser le système universitaire : ouvertures d’instituts privés et une durée limitée pour achever ses études. Suscitant les protestations des étudiants.

La Grèce est l’un des premiers pays en Europe concernant le nombre d’étudiant âgés de plus de 29 ans et ceux qui ont choisi de partir réviser à l’étranger. En mars 2005, deux professeurs de fac, Michael Mitsopoulos et Théodore Pelagids, ont lancé ce cri d’alarme. Ils ont plaidé pour une réforme en urgence du système. Depuis, le gouvernement a entériné de nombreuses mesures prévoyant entre autres, d’instaurer un ‘système 3+2’ [trois ans pour la licence et deux pour le master], une durée limitée des études, le principe de l’autonomie administrative et une ouverture de l’univers de l’éducation aux universités privées.

Ces réformes ont été mises en place depuis longtemps dans de nombreux Etats européens, contribuant à créer un enseignement compétitif et de qualité dans l’Union. En Grèce, la décision du gouvernement a déclenché une polémique et une pluie de protestations de milliers d’étudiants. Durant l’année 2006, plus de 200 universités ont été occupées pendant des mois et des manifestations nombreuses, et parfois violentes se sont déroulées.

En mars dernier, les étudiants sont descendus dans la rue pour protester contre la réforme, accompagnés de nombreux enseignants. Devant la contestation, le gouvernement n’entend pour autant pas faire machine arrière.

« Tous doivent avoir les mêmes chances »

C’est une réforme impérialiste et capitaliste
, » affirme par exemple Nikos, étudiant en architecture, tandis que ses camarades acquiescent en silence. « L’université doit rester publique et gratuite. Tous doivent avoir les mêmes chances. » Mais tous les étudiants ont-ils vraiment les mêmes opportunités ? La réalité dans les facs grecques semble bien différente.

Ainsi, structures et matériel pédagogique sont bien souvent insuffisants : dans différentes facultés, l’accès à internet est un mirage, presque autant qu’une place libre dans les amphithéâtres. « Le gouvernement aurait dû faire une réforme plus radicale. Celle-ci n’est qu’une timi...
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Les étudiants hongrois, perdants de Bologne

<- L'université Corvinus sur les bords du Danube (?pez?/flickr)

« Bologne », le processus d’harmonisation du système universitaire en Europe, a exactement dix ans. Pour des étudiants de Budapest, promo 2009, il reste pour le moins impopulaire. Bienvenue dans l'enfer de la fac.

« C’est dommage que le système d’enseignement hongrois ait été remplacé ! », soupire Szidónia. Cet étudiant en sociologie à l’université Corvinus de Budapest décrit les débuts difficiles du nouveau fonctionnement des universités en Hongrie. « L’ancien système n’était pas classé parmi les meilleurs pour rien ! », poursuit-il.

Jusqu’en 2005, les étudiants hongrois passaient 4 ans au lycée, 5 ou 6 ans à l’université ou 3 ou 4 ans dans une « école supérieure ». Le processus de Bologne qui doit jeter les bases d’un espace européen de l’enseignement supérieur d’ici 2010 et qui est à l’œuvre dans 46 pays, a mis fin aux examens d’entrée à l’université. Il a établi un diplôme de fin d’études secondaires, comparable au baccalauréat, et a aboli un système dans lequel les étudiants convertissaient leurs résultats scolaires et ceux du baccalauréat en points. Cette somme déterminait si l’étudiant était accepté à l’université et le cas échéant si sa formation pouvait être financée par l’Etat.

Les lycéens en dernière année finissaient leurs examens en juin et pouvaient calculer eux-mêmes leurs points. Ils ne recevaient pas les résultats officiels avant la traditionnelle « nuit de la crise des points pour l’entrée à l’université », « Ponthatárok Éjszakája », en juillet...

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Processus de Bologne : l'université française «en soldes»

Les manifestations étudiantes à Clermont-Ferrand (ernesto Morales/flickr)

Les manifestations étudiantes à Clermont-Ferrand (ernesto Morales/flickr)

La France est fébrile : les professeurs de facs sont dans la rue pour dénoncer la loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités. Prenons la température à Clermont-Ferrand auprès des présidents d’université et des étudiants.



Dans les couloirs des deux campus universitaires de Clermont-Ferrand, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche française, Valérie Pécresse, fait parler d'elle à cause du projet de loi qui porte son nom et qu'elle veut introduire dès que possible. Selon ce texte, d’ici à cinq ans, les universités deviendront autonomes tant sur la plan budgétaire que sur celui des ressources humaines. Automnes donc pour faire entrer le capital privé afin de financer la recherche. Et automnes, les présidents de chaque université, pour décider de la sélection et des horaires de travail des professeurs et chercheurs.
Des présidents plutôt affirmatifs

Philippe Dulbecco, président de l'Université d'Auvergne à Clermont-Ferrand, affirme que la loi, en vigueur depuis le 1er janvier 2009 dans 20 universités françaises, va permettre à chaque université de choisir son modèle de développement. « Nous souhaitons investir dans le domaine de la recherche et du doctorat, dans des programmes de mobilité et renforcer les liens avec l'entreprise, ainsi qu'avec la Roumanie, l'Ukraine, la Biélorussie et la Chine, où nous sommes aussi présents », affirme Dulbecco qui considère que le caractère autonome de l'université facilitera la gestion des ressources en me...
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